Comment améliorer sa relation avec ses parents
Comment améliorer sa relation avec ses parents.
Les relations avec nos proches et particulièrement avec nos parents représentent souvent un défi à relever chaque jour.
Le challenge d’un regard neutre sur nos proches
Ce sont ces personnes que nous connaissons depuis longtemps, avec lesquelles nous passons beaucoup de temps ensemble au courant de notre vie. Nous sommes attachés par ces liens affectifs, par tant d’expériences vécues ensemble transformées en souvenirs que nous gardons avec nous.
Pour avoir une bonne relation avec nos proches il est donc important de poser sur eux un regard le plus neutre (bienveillant) possible. C’est là le challenge : porter un regard objectif, basé sur des faits concrets du moment présent, lors que nous avons une relation très liée affectivement. Mais, ce regard bienveillant du cœur laisse la place à la curiosité et à la (re)découverte de ces personnes merveilleuses que nous sommes habitués à avoir en face de nous.
La relation avec mes parents (spécialement avec ma mère) n’a pas été une de plus faciles. Améliorer cette relation a été tout un processus, avec des hauts et des bas, mais qui a finit par donner des beaux résultats. Je suis passé d’une relation où on se raccrochait souvent le téléphone dans des “mauvaises énergies” jusqu’à prendre beaucoup de plaisir à échanger avec elle et même à rigoler ensemble très régulièrement (ce qui n’arrivait plus depuis mon adolescence).
Aujourd’hui, je suis en joie et fière d’avoir réussi cela. Pour y arriver nous avons besoin de patience, de bienveillance envers nous et envers nos parents et surtout de beaucoup d’humilité.
Pour cela, j’ai identifié les clés les plus importantes (pas les plus faciles) qui m’ont aidé à transformer ma relation avec mes parents en une relation basée sur le respect et l’écoute.
1 / Changer le focus sur les qualités
Le secret de bonnes relations est le fait de ne pas projeter sur les autres les passé ou le futur. En faisant cela, nous les mettons dans des cases et leur mettons des étiquettes que nous n’allons peut-être jamais enlever. Mais à force d’être si subjectifs et si liés, souvent nous ne laissons pas la place à regarder nos parents ou nos proches avec des yeux différents.
Avec le temps, on s’habitue à se focaliser et voir plutôt les choses qui ne nous plaisent pas et on oublie de voir les qualités de nos parents. C’est pour cela qu’aujourd’hui je vous invite à prendre une minute pour passer en vue au moins une qualité chez votre parent avec lequel vous avez une relation insatisfaisante. Si vous avez un groupe facebook, whatsapp..) ou vos proches sont présents, jouez le jeu des qualités : proposez à chacun d’identifier deux qualités qu’ils apprécient chez un des vos proches. Soyez le premier à identifier deux qualités chez vos proches, en précisant dans quels contextes ces qualités sont présentes.
Avec le temps, plus vous allez passez du temps à vous focaliser sur ce que vous appréciez chez vos parents (je suis sûre qu’il y a de choses), plus vous allez oublier les choses qui vous dérangent. Ou au moins, vous allez leur accorder beaucoup moins d’importance. Rappelez vous, ce à quoi nous donnons notre attention et notre énergie, grandit sous nos yeux.
Alors, quels sont les qualités de vos parents que vous appréciez le plus ? Identifiez au moins une aujourd’hui. Sont-ils au courant que vous voyez et que vous appréciez ces choses positives chez eux ?
2 / Qu’est ce que je (lui) reproche ?
Souvent, les choses qu’on reprochent aux autres sont des choses que nous faisons nous même mais que nous ne voyons pas ou nous avons du mal à les accepter.
Ce qui est important à comprendre c’est que les gens en face de nous sont des miroirs de ce que nous vibrons à l’intérieur. Ils reflètent nos pensées, notre relation avec nous (et avec les autres), nos croyances, nos parts d’ombre et de lumière. Et c’est là une clé importante d’évolution personnelle, que j’utilise beaucoup personnellement. Nous avons là, les indications de ce sur quoi nous “avons” encore à travailler sur nous, pour que cela puisse se refléter à l’extérieur de nous, dans la vie quotidienne.
Pour ma part, je reprochais souvent à ma mère le fait qu’elle ne m’écoutait pas lorsqu’on parlait au téléphone, qu’elle parlait toujours par dessus, en même temps que moi. J’ai amené ce sujet à mon énergéticien, qui m’as posé une question que je n’attendais pas : “est-ce que toi tu l’écoutes, ta maman ?” “Et si elle voulait aussi être écoutée, de la même façon que toi tu le demandes ? ”
Ce fût une question assez inconfortable sur le moment. Mais si on est humbles et sincères avec nous-mêmes, cette question peut nous aider à transformer la situation.
Il m’a fallu quelques instants pour être sincère avec moi et me rendre compte que je faisais la même chose que ce que je reprochais à ma mère. Je ne l’écoutais pas non plus. C’est à ce moment là que j’ai appris que si je veux être écoutée, j’ai besoin d’écouter les autres. Et surtout, j’ai besoin de m’écouter moi même.
C’est le triangle de l’équilibre (comme le partage Lise Bourbeau dans l’atelier “Ecoute ton corps”). Et cela s’applique à tout type de besoin : si je veux être respectée, j’ai besoin de respecter les autres et me respecter moi -même. Comment je peux prétendre que je sois écoutée, respectée si je ne le suis ni envers moi, ni envers les autres ?
Le triangle de l’équilibre (de la vie) dit le suivant : dans la même quantité, je donne aux autres ce que je me donne à moi et ce que les autres me donnent à moi. Quoi que cela peut être : du respect, de la reconnaissance, la bienveillance, l’écoute, l’amour…).
3/ Arrêter de donner des conseils pour être à l’écoute.
L’écoute active est un super pouvoir transformateur, souvent sous-estimé. Se sentir écouté sans aucun jugement ou arrière pensée a un pouvoir inimaginable pour la personne en face de nous.
Sans le savoir, nous lui mettons à disposition l’espace de présence pour qu’elle puisse exister et être qui elle est. Et cela est transformateur. Ça donne plus de confiance et ça aide la personne en face de nous à ouvrir son cœur. Elle se sentira aimée telle qu’elle est, sans conditions. A votre tour, vous aimeriez qu’on vous traite de la même façon, n’est-ce pas ? Qu’on vous accueille comme vous êtes et qu’on vous aime inconditionnellement ? En le faisant pour eux, vous les invitez inconsciemment à faire pareil pour vous.
Un proverbe italien dit: “Sel et conseils ne se donnent qu’à ceux qui le demandent”.
Cette phrase m’est restée gravée dans un coin de ma tête et me sert de rappel pour ne pas tomber dans le piège du “sauveur” ou du “donneur des conseils” si la personne en face de moi ne me l’as pas demandé. J’applique cela dans mes relations avec mes parents, mes frères ou avec mes amis. Ce n’est pas facile, mais plus on s’entraine, plus cela devient facile.
Nous pouvons aussi, avant de donner un conseil, demander notre parent / proche s’il est intéressé par avoir notre avis ou notre conseil. Si la réponse est non, c’est important de la respecter.
Exercice : lors d’un prochain échange avec votre parent, faites en sorte qu’il s’agisse que de lui. Soyez présent pour lui à 100% : écoutez-le, demandez-lui comment sa journée s’est passé, ce qu’il y a de nouveau. Laissez-le vous partager tout ce qu’il a envie.
4/ Arrêter de juger et à la place, se montrer curieux
Nous avons cette tendance à dire à nos parents ce qu’il est bien ou ce qu’il n’est pas bien de faire. Comme eux le faisaient avec nous.
A notre époque, nous nous informons mieux, nous faisons un travail de développement personnel ou spirituel. Quant à eux, nos parents font partie d’une autre génération. Ils n’ont pas eu accès à toutes ces informations auxquelles nous avons accès aujourd’hui.
C’est certes, nous ne vivons pas la même époque, les moyens ne sont pas les mêmes. Mais qui dit que “ces nouvelles choses” sont mieux que celles d’avant ? Ou mieux que toute autre chose ?
La notion de bien ou de mal c’est toujours l’ego qui la trouve car il cherche la séparation, la comparaison. Mais nous sommes tous égaux.
Au lieu de juger son parent (ou son proche) en lui disant “ne mange pas si”, “ne regarde pas cela”, “fais ci, fais cela”, développez plutôt l’habitude de vous intéresser à lui.
Soyez curieux à sa façon de penser ou de raisonner. A sa façon de faire pour prendre ses décisions ou faire ses choix. En lui posant des questions, en s’intéressant à lui, vous allez peut-être apprendre de nouvelles choses sur lui.
Rappelez-vous quand vous vous sentez jugé, vous ne vous exprimez pas avec la même confiance. Et même, vous pouvez aller jusqu’à ne plus partager qui vous êtes, par peur d’être jugé. Et vous terminez par être quelqu’un que vous n’êtes pas en présence de ces personnes qui vous jugent.
Est-ce que c’est cela que vous souhaitez pour votre parent ? Qu’il ne soit pas lui même dans votre présence ?
Soyez, au contraire une des rares personnes qui lui donne la possibilité de s’ouvrir, d’être vulnérable et authentique. Votre relation se verra nourrie de plus d’amour, de respect et de joie. C’est comme ça que votre relation se transformera d’une manière positive.
5/ Se mettre à la place de l’autre et éprouver la compassion
Avant de donner un conseil, mettez-vous à la place de l’autre.
Vous pouvez vous demander “est-ce que dans cette situation j’aimerais recevoir des conseils” ? Ou bien, “est-ce que je voudrais juste qu’on m’écoute ?”
Et si le besoin de votre parent est de simplement s’exprimer, raconter une situation ou une histoire ? Si son besoin était de juste partager pour se libérer des émotions ou de pensées qu’elle garde à l’intérieur ? Si elle avait besoin d’un conseil ou de connaitre votre opinion, elle vous le fera savoir.
Et si vous étiez la seule personne à laquelle elle peut exprimer cela ? Nous avons tous le droit d’exprimer nos pensées, d’avoir nos croyances ou nos préférences sans qu’on soit jugés ou critiqués.
C’est là où la notion d’amour inconditionnel rentre en jeu. Le challenge est de pouvoir accepter et aimer nos proches comme ils sont. Même si leur façon de penser ou d’être nous déplaise et que nous ne sommes pas d’accord. Nous aimerions, à notre tour qu’ils en fassent de même.
En fin de compte, qui sommes-nous pour vouloir les changer ? Pour savoir mieux qu’eux ou pour vouloir les améliorer ? Sommes nous notre meilleure version de nous ? Sommes nous l’être parfait qu’on attend des autres ?
Ce n’est pas facile d’avoir cette attitude mais cela se travaille. Il nous faut une bonne dose d’humilité et de revenir en notre cœur, là où n’existe pas de jugement ou de séparation. Là où il existe l’amour, la compassion et la bienveillance.
Pour conclure
Nous ne connaissons pas toutes les expériences de vie de nos parents. Ou bien, si vous les connaissez, rappelez-vous toutes les difficultés qu’il a pu vivre et tout l’amour qu’il n’a peut-être pas reçu dans ces moments.
Regardons nos parents, nos frères, nos conjoints, nos proches à travers les yeux du cœur. Là où il n’y a pas d’ego, de séparation, de supériorité. Là où il y a la compassion, la connexion, l’amour, le respect, l’appréciation.
Soyez vous celui ou celle qui donne aujourd’hui cet amour ou cette écoute bienveillante dont il peut avoir besoin.
Car en fin de compte, nous avons tous besoin d’amour. Notre premier et ultime besoin.Et l’amour transforme et guérit. Tout et toujours.
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Sarmiza